Serviteurs de la rose
Nous sommes les serviteurs de la Rose, les compagnons du parfum, des pratiquants secrets...
Notre voie est la voie de l'Amour, de la transformation, de l'immanence.
La Rose, ce symbole d'amour, de fragilité, d'épines, incarne en tant que fleur un aspect particulier de la conscience et une étape du déploiement.
Elle nous relie à la conscience du nom que chaque être sert, porte et accomplit ...
Comme la lumière joue dans un prisme, tous ces noms sont le même Nom énoncé de façon unique, et ce nom nous relie à une pierre, à un végétal, à un animal, à un aspect particulier du divin.
Notre famille spirituelle nous lie à la rose, c'est un lien entre nous, il est le Souvenir de l'Un.
Cette reconnaissance-là est un parfum dans notre quotidien où tout est bienvenu, et chante ce moment-là.
« La rose est le cadeau de l'Ami.
Dans le jardin du secret, elle n'est le résultat d'aucun travail ».
Yvan Amar
Pour l’amour d’une rose, souvenirs et mystère
A Moadim, très souvent une rose au doux parfum était posée près de la pierre,
cette rose avait un nom : « Madame A. Meilland »
Par un mystérieux jeu, bien des années plus tard, je connus l’histoire magnifique de cette rose, j’en fus émue car j’aimais cette rose ; J’en dis deux mots, pour le plaisir.
Cette rose, sans doute la plus célèbre au monde et la plus cultivée, baptisée et éditée par son créateur Antonin Meilland, a traversé la guerre, échappé à la destruction de façon incroyable.
En juin 1939, le rosiériste envoie, pour sauver son jeune rosier, des greffons à ses amis, italiens, allemands, américains ; empruntant des chemins incroyables, mystérieusement, ces petits paquets arriveront à destination, et les rosiers pousseront.
Les Italiens vont l‘appeler « Gioia » , joie ! simplement, magnifiquement.
Les allemands vont l’appeler « Gloria Dei », gloire de Dieu !
Les américains baptiseront cette rose merveilleuse « Peace », paix.
Tous ces noms, en temps de guerre étaient porteurs de messages,
Elle fut même en avril 1945, lors de la reddition de l’Allemagne associée à la colombe et au rameau d’olivier, lors de la création de l’ONU.
Et pour nous, rendant grâce devant cette pierre présente, vivante, cette rose symbole, après avoir réuni les peuples par delà les frontières, a réuni nos cœurs…
Cela ne vous rappelle pas une certaine prière ?
« joie, joie, joie…. Et ceci pour Ta gloire »
Pour terminer cet article, un petit poème :
« Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’aube de ses pleurs au point du jour l’arrose ;
La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d’odeur ;
Mais battue ou de pluie ou d’excessive ardeur
Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose »
Ronsard ( Second livre des amours)