L'homme marche et Dieu grandit
Pendant des années et des années, j'ai marché en haute montagne, infatigable.
Les premiers pas dans la nuit exigeaient une grande attention, puis dans le silence le rythme se trouvait ; l'aisance venait, magique, un immense bien-être me traversait. L'air vif, la glace et le rocher, les hommes encordés, la marche et l'effort de la marche, tout était parfait. Le soleil se levait. Je me sentais faite pour «marcher », pour gravir des montagnes.
Sur le chemin de vie, de vérité, j'ai dû apprendre à marcher en marchant, à pratiquer
en pratiquant, à aimer en aimant.
La vie est en marche, elle me prend quand je prends le risque d'apprendre en vivant.
Je tombe souvent, je me relève tout aussi souvent, c'est douleur, caresse, désir.
J'avance reliée à celui qui précède, reliée à celui qui suit.
J'ai marché et je marche toujours,
c'est en marchant que l'on apprend à marcher.
Cette marche est ma perte
la pratique se perd
je ne vais nulle part mais j'invite à la marche,
j'invite à la marche, à la danse.
Mireille