Le pardon

Publié le par lesamisdelami

" Le retour du fils prodigue"  Rembrandt

" Le retour du fils prodigue" Rembrandt

« Le véritable pardon c’est la disparition de l’offensé, ce n’est pas la bonté à l’égard de l'offenseur, c’est la disparition de l’offensé ».
 
 Dans le cadre de ce qu’Yvan appelle la relation consciente, la relation offenseur-offensé est une occasion de travail : l’offensé a un travail à faire, l’offenseur peut avoir un travail à faire s’il est conscient de ce qu’il a fait.
Nous pouvons être offenseur aussi bien qu’offensé.
 
Le travail à faire n'est pas de l'ordre de l'analyse, comme tout travail il demande une mise en œuvre. Nous sommes appelés à une "conversion totale" de tout ce qui va nous déranger et le premier pas et d'accueillir en nous ce qui dans un premier temps - par réflexe, réaction, réponse – serait rejeté.
Accueillir, être présent, se laisser travailler demande de faire preuve de courage, de tenue. Ces conditions sont nécessaires à la disparition de l'offensé.
 
" Le véritable pardon, ce n’est pas la bonté à l’égard de l'offenseur, c’est la disparition de l’offensé"
 
L’offensé, qui pardonne l’offenseur, est agi par les mécanismes de la victime.
Seule " une victime " pardonne et l’offenseur lui a donné l’occasion d’être victime.
L'offensé peut être même complice de l'offenseur s'il essaie de le déculpabiliser, d'excuser, l'attitude que ce dernier a eu vis-à-vis de lui.
Mais dans ce cas le travail conscient de transformation ne se fait pas, car à travers la justification du comportement de l'autre, on évite de travailler sur ses propres réactions. L'oubli de l'offensé n'est pas la disparition de l'offensé.
La dynamique de la relation offenseur-offensé apparait au sein même de la relation si l’offensé, conscient d’être victime, est présent, alors l’Intelligence du Tout, se manifeste.
 
L’offenseur, quant à lui, est toujours une victime.
Qu’il soit offenseur maladroit, maladif ou mal intentionné, il n’accueille pas, ne reconnait pas le processus de "réflexe/ réaction/ réponse", profondément inscrit en sa personne et à l’origine de son comportement. Que l’offenseur, entreprenne un travail conscient sur lui-même, cela le regarde, et ne regarde que lui.
 
Un pseudo-pardon, n’est bon pour personne.
Ne pardonnez pas si vous n’êtes pas capable de pardonner vraiment, d’accompagnement véritable, de compassion.
Le fait de mal pardonner a toujours pour effet de culpabiliser, ce n’est pas aimer son prochain.
 
Quand l’Intelligence est profondément vivante dans notre cœur, l’offensé n’est plus là.
 
Yvan a dépoussiéré bien des mots, nos désirs d’être pardonné ou de pardonner. Ce qu’il dit du pardon est vivifiant, fait grandir en soi l’Intelligence d’amour, l’Intelligence de l’ensemble. Il a souvent précisé par ailleurs que nous connaissons l’information, la réponse et avons oublié le travail indispensable.
 
Nous ne sommes pas déterminés par ce que nous avons entendu et reconnu de l’enseignement. Etre conscient en situation, en relation est une épreuve.
Cette épreuve est toujours l’occasion d’être vrai, de reconnaître
nos mécanismes sans culpabilité, et qu’apparaisse le jeu de l’Un.
L’autre nous invite toujours à être vrais.
 
 
 

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