Savoir, pouvoir, non-savoir

Publié le par lesamisdelami

Savoir, pouvoir, non-savoir
                          Ces paroles d'Yvan sont extraites de la K7 157 :
 
Je n’ai rien compris, c’est ce qui fait que nous sommes Un.
Si j’avais compris quelque chose, si je détenais un savoir,  une compréhension, alors jamais, jamais, vous ne pourriez être ce que vous êtes dans mes yeux. Je vous verrais manquant de ce que je détiens et moi je serai détenteur de quelque chose que je serai sensé vous donner et que vous n’auriez pas.
 
Je ne vous vois pas différent de moi, c’est pour ça qu’il n’y a pas d’autre. Vous êtes le même non-savoir parfait, la même incompréhension joyeuse et je n’ai rien à vous apprendre, je n’ai aucun savoir à vous transmettre. De ce-non savoir, de cette compréhension joyeuse, une intelligence crée dans le jeu des relations infinies, un enseignement, un travail, et la conscience.
Si ce n’était pas fondé sur cette reconnaissance ce serait une tyrannie, ce serait un fascisme spirituel.
 
Un savoir est au service du rêve.
Un savoir, au service du rêve, est toujours lié au pouvoir.
Regarde tous ces rêves auxquels les pouvoirs s’asservissent...
Je vous propose l’argument « je ne sais pas »
 
L’enseignement vient nous réconcilier avec le non-savoir, désamorcer le processus de dépendance dans lequel on doit présenter une image de soi sachant quelque chose ; dans l’univers mental  tu ne vaux aujourd’hui qu’en tant que sachant ceci ou cela.
Regardez le temps que l’on passe à déchiffrer le savoir social contenu dans les journaux, uniquement pour pouvoir causer avec le voisin de la chose que tout le monde doit savoir....
Aucun savoir ne peut venir à bout du mystère.
 
On est détenteur d’un certains nombres d’informations, d’une certaine compréhension, en même temps, dans le rapport à l’autre, nous sommes détenteur  d’une certaine explication capable éventuellement  de le soulager, de l’illimiter jusqu’à un certain point.
Il y a une transition possible
- entre la représentation que l’on peut se faire de l’univers quand on dispose des informations les plus en pointe de la recherche
 - et la vision que l’on a de l’univers  quand c’est la conscience qui est en jeu et non l’information.
Il n’y a vision, dans le sens ultime du mot, de l’univers que quand il n’y a plus de différence entre celui  qui voit et ce qui est vu. Il ne peut y avoir vision de l’univers que quand c’est l’univers qui se voit. Tant que c’est quelqu’un qui échafaude à partir des informations les plus pointues, une représentation de l’univers, ce n’est et cela ne restera toujours qu’une représentation dont le spectateur reste différent.
 
Il est possible pour passer  de la représentation à la vision,
de l’expérience duelle au vécu  de l’ « UN ». L’enseignement traditionnel ne cherche pas à réconcilier  la représentation la plus pointue du scientifique avec  la représentation la plus pointue du religieux  ou la représentation du philosophe ou du poète, la démarche nous oblige  à cette conscience dans laquelle il n’est plus ni scientifique, ni  religieux,  ni artiste, ni poète, il y a le jeu de l’ « Un » et si ce jeu fait de nous éventuellement un artiste, un scientifique,  un poète, un religieux, alors c’est le jeu, mais c’est un jeu  qui n’est plus alimenté par la projection d’une image infinie, c‘est un jeu qui a sa source, la joie de la conscience, de L’Un.
Et c’est le propos de l’enseignement traditionnel, (c’est ça qui le concerne).
Un « je ne sais pas » annule dans notre monde mental de représentation toute référence à une image de soi vivant sa relation avec les autres par le biais du savoir, sachant ceci ou cela.
 
Quel est le savoir, qui constitue le savoir collectif aujourd’hui ? Ce sont les journaux, les magasines, la télé, la radio. Certaines personnes vont un peu plus loin dans certains domaines peut-être mais la grande majorité du savoir est ce savoir social là.
 
Dans une réunion, qui reconnait volontiers ne pas savoir, si ce n’est éventuellement pour apprendre ?
Si l’enseignement nous apparaît comme la transmission d’une information cosmique, nous sommes à côté
- Soit nous rencontrons un homme qui entretient ce processus, et maintient en nous toutes les stratégies du pouvoir, de la honte, de la culpabilité, de la peur...
 
- Soit nous  rencontrons le « je ne sais pas » vivant et joyeux, pour qui le non- savoir n’est plus un problème, parce que l’intelligence du non-savoir est seule véritablement créatrice.
Tout ce qui est savoir est productif et source de progrès,
Seule l’intelligence du non-savoir est créatrice et invente la vie, la peur n’est pas derrière.
 

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