Mendiant d’amour ?
De la mendicité à la conscience de notre mendicité,
à la pauvreté infinie de nos cœurs.
Le fait de rechercher ce qui est supposé nous rendre heureux, fait de nous des mendiants.
« Le mendiant vit dans l’attente, en espérant que tel évènement, telle situation, tel objet, telle personne lui permettra d’éprouver ce qu’on appelle d’habitude le bonheur et qui n’est que l’effacement momentané de sa mendicité.
Le vrai capital pour un mendiant c’est la conscience de sa mendicité !
Un mendiant conscient ne tend plus la main, il reste mendiant mais il n’est pas prisonnier du geste de tendre la main et, quand il tend la main, s’il a développé cette conscience en lui, il le sait, il le voit.
Dans l’enseignement, il en va de même, on va vers celui dont on pense qu’il a déjà perçu un peu du mystère, on va vers l’enseignant pour être aidé, pour être aimé…et cela échoue finalement à nous rendre heureux…les croyances sont tenaces…
Si le mendiant ne connaît que le constat de sa mendicité, n’a que la conscience de sa mendicité, s’il n’y a rien d’autre dans sa vie, cela ne va rien changer.
C’est pourquoi, l’enseignement ne peut pas se limiter à dénoncer la mendicité…
La recherche du bonheur efface la conscience de notre vraie pauvreté.
Il y a toute une éducation dispensée dans de nombreux endroits pour faire de nous des gentlemen mendiants, des mendiants qui savent bien se tenir. Il y a même des façons très spirituelles d’être un gentleman mendiant…
Nous sommes là pour voir ce que la dynamique du mendiant amène dans le quotidien, et permettre au travers de cette conscience-là des moments de rupture avec cette façon de procéder. Cela conduit à ce qu’on appelle habituellement la perplexité. Dans cette ouverture, il y a une disponibilité où l’on peut entendre, où les choses peuvent se déposer, peuvent être senties.
C’est une autre dynamique qui se met en route et c’est la coopération avec cette dynamique-là qui fait que l’on grandit dans une conscience vivante…
Seule la pauvreté infinie du cœur peut accueillir l’infinité de Dieu.
- vous êtes déroutés ? Perplexes ?
Seul l’amour reconnait l’amour. » Extrait de la cassette 116
Dans le livre « Grandir ensemble, un enseignement contemporain »
Ed du relié, 2019 Vous pouvez lire pages 95, 96
« Le bonheur est un mythe. Toutes nos croyances sont liées au bonheur. »
- Les textes présentés sur le blog sont des écrits non publiés dans les ouvrages édités, Yvan avait tant de possibilités de dire les mêmes choses, toujours différemment …
- L’illustration un peu surprenante fait référence à la parole d’Yvan entendue quelques fois au cours d’un entretien, il fait alors allusion avec humour à notre mendicité :
- Où croyez–vous être ici ? Vous êtes dans une salle d’attente !