Pêle-Mêle, Publication 3

Publié par lesamisdelami

Pêle-Mêle, Publication 3
7 mars 92
- Tu as une grande valeur, déclare Jean-Louis à Yvan.
- combien ? la valeur en moi, c’est ce que tu vois toi en moi.
- quelle valeur tu me donnes ? tu ne peux rien me donner ?
- je n’ai aucune valeur, me donner une valeur, c’est me limiter.
- tu t’aliènes à la valeur que tu me donnes.

Le 11 mars, Yvan revient sur ce sujet :
- Tu n’es pas ici pour avoir un Maître de grande valeur, tu es ici pour être disciple.
- Si j’ai une grande valeur, business is business, tu penses que cette grande valeur peut faire monter la tienne. Tu te plantes en attribuant de la valeur à un maître.
- Tu n’es pas ici pour avoir un maître de grande valeur, tu es ici pour être disciple.
- C’est plus dur d’être disciple d’un maître qui n’a pas de valeur.
  On peut changer de guru, pas de disciple.
 
7 mars 92

Un sage passe près d’un temple, remarque un enfant près d’un linga.
Touché par le rite que l’enfant accomplît, il encourage l’enfant.
Un peu plus loin, près d’un linga, un vieil homme accomplit le même rite...
Et le sage s’attriste.
De la même façon que l’omniprésence n’est pas être omnilocalisé, l’omnicompréhension n’est pas la somme de différentes compréhensions.
On ne peut pas se l’approprier, on est le mystère
Je ne sais pas.
 
Grandir, c’est la quête de la relation vivante.
Je suis la relation vivante, celle où l’un des deux n’est pas l’autre.
Grandir,c’est voir tous les mécanismes mis en place en relation avec l’image estimable de nous-même par laquelle nous voulons exister, cette demande qui nous rend dépendant du regard de l’autre.
C’est laisser apparaître ce qui n’apparait jamais, ni méprisable, ni coupable, avec tendresse et tomber amoureux de ce qui se découvre, être l’enfant vulnérable.
C’est ne pas remplacer une image estimable par une autre image plus spirituelle.
C’est la même racine, la reconnaissance par l’autre.
Grandir vrai, c’est grandir sous le regard de l’Un ; c’est l’Un qui, dans le secret, l’humiliation intentionnelle conduit sa reconnaissance en nous, en l’autre.
C’est prendre le risque de l’autre.
C’est le tout qui grandit au travers du grandir de chacun.
 
 

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