Nourrir le cœur conscient
Nourrir le cœur conscient, nourrir le pressentiment du réel
Pour répondre à la demande d’un lecteur....
Cette tache nous incombe...nourrir le cœur conscient, ne pas s'endormir.
Nourrir c'est coopérer à ce qui est senti dans cette reconnaissance, au moment béni où dans notre cœur
Cela est reconnu.
Nous retrouvons constamment dans tous les Enseignements,
- le principe de dénoncer en nous, de mettre en évidence les mécanismes du faux.
- et celui de nourrir le pressentiment du vrai, le travail conscient du souvenir, que ce soit sous la forme d'un argument reconnu en soi, sous la forme d'un mantra transmis.
(Réécouter si possible la K7 176, ceci en étant l'essentiel)
Quand c'est le pressentiment du Réel qui écoute, ce pressentiment reconnait ce qui lui est nécessaire, et cela, alors, s'impose.
« Si je vous donne seulement des pratiques, vous allez devenir des techniciens, la transmission, c’est du cœur au cœur ...,
une technique est adoptée par la peur, l’intérêt, la croyance, et l’illusion d’un objet que l’on peut atteindre. "
K7 211
Quand c'est l'inconfort du faux qui adopte un procédé, cela relève d'une technique à bonheur.
Quand c'est le pressentiment du Réel qui adopte un procédé, cela relève de la pratique que l'Un se souffle à lui-même pour grandir.
La pratique, c'est ce que l'Un reconnait comme sa nourriture nécessaire et suffisante pour grandir.
Ce n'est jamais une technique adoptée par intérêt, par la peur.
Tant que c'est le mécanisme d'aliénation qui va demander une pratique, cette pratique est une technique de croyance, de sécurisation. Une pratique, ce n'est pas cela.
La vraie pratique relève d'une discipline parce que c'est un disciple qui l'a adoptée, ce n'est pas un acte aliénant, le disciple n'est plus déterminé par un objet à atteindre, il est déterminé par la soif de l'Un elle-même ;
"Plus on nourrit le rappel du souvenir, plus en même temps, on a une intimité avec les mécanismes du faux en soi. Se respecter soi, c'est respecter le déploiement de l'Un."
K7 190
Les mots clés restent toujours les mêmes : travail, effort, conscience, vigilance.
Simple mais difficile. Simple, mais exigeant.
Tous les maîtres authentiques nous enseignent cela. Et en même temps, ils sont tout à fait conscients que ce n'est pas le résultat d'un effort. Mais seuls ceux qui sont passés par cet effort peuvent en prendre conscience.
"La seule chose que peut faire un maître de la nouvelle génération, c'est d'adapter l'effort à la situation présente. La générosité d'un maîtrecontemporain n'est pas de vous débarrasser de l'effort, sa générosité consiste à adapter l'effort à l'époque, au temps ! "
( Entretien en Allemagne).
Se consacrer c'est une façon d'exprimer notre adhésion au mouvement naturel de ce qui est. C'est se donner, aller avec ce qui va. C'est être présent dans notre quotidien, d'être en accord avec le mouvement de la vie.
La pratique étant une coopération avec la force de la vie, c'est se mettre à l'écoute de la vie, la reconnaître, se fondre en elle, c'est la fréquentation de soi tout le temps. C'est découvrir les images que l'on entretient, les mécanismes qui nous font souffrir, sans jugement, sans condamnation.
Tout cela pour pouvoir vivre en intimité avec soi.
"Il n'y a pas de relation enseignant/enseigné, mais intimité de l'enseigné avec lui-même."
Il y a une façon de vivre, de mener sa vie ce qu'Yvan appelle l'obligation de conscience) ;
A côté de " vivre la victime consciemment"
il y a " grandir le disciple" et il y a des pratiques pour cela.
K7 257
Les deux aspects de la pratique :
- premier aspect: rappel de l'intimité, dénonciation du faux, et affirmation du vrai.
Chaque fois que l'occasion se présente : la relation consciente est le lieu de cette pratique.
" Si on te montre trop de squelettes de chameaux, tu n'en reconnais plus un vivant."
- deuxième aspect : la contagion du Vivant, sous diverses formes dont l'enseignant le plus souvent, c'est le pressentiment en nous de la Réalité : on n'écoute pas un autre, on se reconnait avec ou sans mot...alors on fait grandir ce pressentiment, on le nourrit par des arguments reconnus, on les laisse travailler notre corps, notre conscience.
On médite avec un argument* qui nous touche vraiment, nous correspond intimement au point que nous aimons vive avec lui, on s'en imprègne, il fait écho à ce que nous vivons, nous le reconnaissons, nous sommes en affinité profonde avec lui...
Ces textes sont un écho des K7 95 et 96
Mireille
Si certains nous le demandent, nous pourrions publier quelques témoignages, partages sur le sujet :
Concrètement, comment vivons nous ces pratiques ?
Comment coopérer avec la force de vie, se mettre à l’écoute de la vie, la reconnaître, se fondre en elle.
A vos plumes donc, courage !
Mireille avec l'aide de Françoise
* Un argument de la Réalité : un ou des textes à venir développeront le sujet.
"Entre les rivages des océans et le sommet de la plus haute montagne est tracée une route secrète que vous devez absolument parcourir avant de ne faire qu'un avec les fils de la Terre."
Kalil Gibran, Le jardin du prophète.
Et merci à Myrtisse qui nous a donné ce texte.