La ligne d’horizon

Publié le par lesamisdelami

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Le Christ a dit : «  Je suis le chemin, la vérité et la vie », il n’a pas dit « je suis le bout du chemin », il a dit «  je suis le chemin ».

et nous, nous devons aussi nous frotter à ce chemin… parce que nous marchons vers des idoles, nous  perdons la conscience de la nature divine du chemin et, en fait, du fait de cheminer, puisque le chemin en tant qu’objet n’existe pas non plus.

 

Le chemin, c’est cheminer, cheminer conscient d’être polarisé par un horizon ou par un passé.

 

Un chercheur a entendu parler de la sagesse de Nasrudin il l’approche dans son village et lui demande s’il veut bien l’aider à atteindre la réalité.

Nasrudin dit : 

- ça, c’est possible, oui 

Le chercheur :

- Vous pourriez me prendre comme disciple ?

- Oui, oui, mais à une condition, nous devons d’abord faire quelque chose ensemble. »

Il a entendu parler de Nasrudin et des particularités du bonhomme et il lui dit « bon, accordé »

Alors Nasrudin lui montre le chemin et lui dit :

- Tu vois là-bas au bout, l’horizon ?

- Oui, 

- Bien, il faut d’abord qu’on aille là-bas, après, je t’enseignerai.

- Enfin bon, bien, allons-y. »

Alors ils marchent, ils marchent, et puis Nasrudin a l’air vraiment très centré sur son acte d’aller vers l’horizon et le disciple, n’ose pas trop rien dire, c’est la première fois qu’il le voit et puis il a son gros turban neuf et tout et tout… il a l’air  sérieux.

Alors il le suit, il suit et puis il fait chaud ; on avance, on avance, il n’y a pas beaucoup de gros arbres à cet endroit de Turquie.

Alors on avance, on avance, on  avance et cette ligne d’horizon, n’a pas beaucoup l’air d’approcher et pour cause… enfin, au bout d’un moment, il ose trottiner un petit peu plus près de lui et il dit :

- Elle vient pas vite la ligne d’horizon.

Nasrudin le regarde et lui dit : 

-       Mais imbécile, retourne-toi, regarde ! On l’a déjà dépassée.

-        

Le fait de cheminer dans cette qualité de reconnaissance fait qu’effectivement, tout ce qui était de l’ordre de l’horizon de l’éveil prend moins d’importance que le chemin ; le cheminant est de plus en plus présent.

Ce dont on parle dans l’enseignement n’est jamais le résultat d’un effort parce qu’il est la nature même de l‘effort qui cherche à se l’approprier.

 

La ligne d’horizon, (k7, 336)

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