Douglas Harding
Avec Douglas et Catherine,
Perdons notre tête et ouvrons notre cœur.
Comme tous les instructeurs venus à Mo’Adim, Douglas nous rappellera l’importance de la pratique sur la spéculation intellectuelle.
Douglas et Catherine furent les derniers invités à Mo’Adim avant l’inondation qui provoqua la disparition de ce lieu précieux.
Ils nous ont proposé des expériences concrètes et simples qui pointent sur ce que :
« Nous sommes vraiment, vraiment »
Ecoutons Douglas :
« Quand nous avons grandi pour rejoindre le Club des humains, nous avons adhéré aux croyances familiales, sociales, religieuses. Nous avons accepté de voir ce que la société nous a dit de voir… Dès lors, ayant payé notre cotisation au Club, nous hallucinons et nous imaginons quelque chose, ici sur nos épaules :
une tête.
Ayons le courage d’observer les fondations sur lesquelles nous construisons et nous découvrons une vérité extraordinaire :
« Je ne suis pas ce que je parais être. »
Votre visage ne vous appartient pas. Il appartient à ceux qui vous regardent. Le seul endroit où mon visage ne peut pas être, c’est ici sur mes épaules. Il est là, dehors…
Je prends mon visage dans le miroir, je le mets sur mes épaules pour me maintenir à l’extérieur, m’empêcher de rentrer en moi.
Ce jeu humain est complètement fou !
Vous avez un autre visage aussi vaste que le monde, parfaitement clair, sans limite, afin qu’il puisse se remplir de toute la scène qui s’offre à lui. C’est le plus négligé de tout l’univers et le plus important pour vous.
Que désigne votre doigt ? Le petit visage ou le grand ?
- le petit ? quelle est sa date de péremption à celui-là ? à consommer avant… quand ?
- dans le grand, c’est vrai, je meurs ; je meurs en tant que Douglas. Mais je ressuscite sous la forme du monde entier. C’est la mort suivie de la résurrection immédiate.
Ce doigt désigne qui vous êtes vraiment, vraiment, vraiment.
Vos yeux désignent une boule de viande avec des yeux …et une seule personne dans la salle ne désigne pas cette boule.
Qui est cette personne ?
Le lieu que vous n’avez jamais quitté, l’endroit le plus négligé de l’univers, notre foyer éternel. Cela ne mérite- t-il pas d’être désigné ?
Regardons dans la bonne direction ! Ce doigt est un excellent véhicule pour rentrer chez soi.
Autre expérience :
Tenez vos oreilles avec vos deux mains et regardez ce que Douglas a entre ses oreilles. Il a tout simplement une petite chose appelée Douglas. Et vous ? N’avez vous pas le vaste monde entre vos oreilles ?
D’accord, j’ai peut-être une tête ici, mais quelle tête ! C’est ma tête divine qui peut tout détruire et recréer… et ce qui est tout aussi merveilleux, c’est que c’est aussi une tête humaine, personnelle, son contour est unique, c’est bien celui de la tête de Douglas.
Elle a l’art de disparaître totalement. Présence simultanée du Divin et de l’humain, descente du Divin dans l’Humain et jusqu’au personnel, l’individuel.
Et ensuite, totalement impersonnelle, elle disparaît complètement en votre faveur. Cette disparition achève cette merveilleuse descente du Divin à travers l’humain, jusqu’au don total de Soi. C’est le grand mystère de l’incarnation, et ce processus se déroule sans cesse.
Nous arrêterons là l’énumération des expériences vécues ce w-end là… elles furent nombreuses, directes ; de telles journées vous laissent ébranlés… différents. Et que dire des exercices pratiqués à deux, sans choix du partenaire…qui vous laissent troublés, aimants…
Difficile de se regarder dans un miroir avec le même regard maintenant.
Difficile d’oublier, comme un mudra, ce doigt tourné vers nous même, devenu rappel.
Petites histoires
Je ne sais si Yvan fut inspiré par l’expérience mais il donna par la suite, comme travail, à quelques couples un travail très particulier à pratiquer lors de conflits : quand l’un des deux avait le visage défiguré par la colère, l’autre devait lui présenter un miroir, qu’il puisse découvrir son image, prendre conscience brutalement qu’il n’était pas cette image.
- Ce petit visage ? Ce ne peut pas être moi, je ne suis vraiment pas ça, brisons le miroir et l’image qu’il renvoie.
Yvan et sa famille vivaient alors dans une maison où un escalier tournant reliait les étages, un très grand miroir se trouvait là ; et Douglas empruntant l’escalier, entra dans le miroir, le brisa…
Yvan raconta l’incident, incroyable dit-il !
Petite précision : quand un texte est écrit en italiques, c’est qu’il est issu de la transcription d’une cassette, ou qu’il fut écrit sous la dictée. Les paroles d’Yvan ou d’un autre instructeur sont ainsi aisément repérables.