Coin coin, épisode 2
Rappel de l’épisode précédent :
Les canards en ont ras les plumes d’être pris pour cible, alors, rassemblant tout leur courage, ils décident de prendre le risque de l’autre, de rencontrer l’inconnu afin de négocier la fin des bobos et des malheurs.
Pour cela, les canards décident de lever les pattes vers la lumière et de les agiter en guise de drapeaux parlementaires.
Cet exercice ne donne rien, ils se mettent de plus en plus nombreux à agiter les pattes et puis avec de plus en plus de conviction et de stages…
Quelques temps plus tard, le Soleil contemple son Œuvre… Devant cette multitude de pattes qui s’agitent, se tortillent ou se tendent, Il est d’abord fort surpris et puis éclate d’un très grand rire, c’est ainsi que le Soleil se rappelle du petit diable qui est en lui et il rit, il rit… ces canards sont incroyables.
Toujours aimant et riant, Il envoie une longue et intense série de rayons afin que les canards réagissent.
Et Mama fait de plus en plus de gâteaux.
Ces tirs à l’endroit de leurs plus belles plumes sont un empêchement supplémentaire au bonheur (encore quelque chose qui ne va pas comme ils voudraient) et à de la paix (si je tiens celui qui me fait ça, je lui pète la gueule !).
Les canards ne comprennent pas du tout pourquoi on leur tire dessus,
pour les embêter au plus haut point ?, ils ne voient que ça.
Eux qui ne demandent qu’à être heureux, qu’à vivre leur vie comme ils l’entendent…
Mama attend patiemment que chacun grandisse en donnant des sparadraps ou des pâtisseries magiques selon ce qu’on lui demande, cela évite que trop de plaintes ne montent au ciel.
Mais rien, les canards ne veulent rien entendre.
Il s’ensuit un redoublement des séances d’étirage de pattes, suivi d’un redoublement des tirs et du nombre de croupions grillés, suivit de nouveaux gavages.
Et Mama faisait de plus en plus de pâtisseries divines, quelques fois y ajoutant des algues sauvages, pensant que cela les aiderait à se souvenir.
Toujours pas découragé (et non parce que maintenant il rit souvent), le Soleil décide d’envoyer sur terre quelques rayons.
Des rayons-canards qui seront témoins de la présence du Soleil dans la relation entre canards, des révélateurs du plan Divin.
Des Maîtres-canards, incarnation des serviteurs de l’Intention, des rappels de ce que sont les canards en réalité.
Des Maîtres qui donneront des enseignements afin que les canards se remettent à l’endroit.
Parmi les rayons envoyés dans la lignée des Udasins, on trouve parmi d’autres :
Un maître Canard, grand nageur infatigable qui fait le tour de l’étang en répétant Om Hari Sharan Am,
Un maître en silence, enchanteur du monde. (le Soleil se doutant que ses canards puissent encore comprendre de travers),
Et un jeune maître, Yvanador, ami des canards qui riait tout le temps de voir le tableau des croupions pointés vers le ciel et des pattes étirées.
Cela inspirait beaucoup les histoires qu’il racontait, alors il riait et il riait, même parfois tout seul… Bien que le sujet en soit les canards, cela avait l’air tellement drôle que les canards essayaient de les comprendre et 25 ans après, les canards essayaient encore (ils en ont compris certaines quand même…).
La tâche de ces maîtres, bien qu’ardue était simple : cancaner 24h sur 24 h, de sorte qu’ils n’avaient plus le temps ni de se raser ni de se couper les cheveux.
Pour revenir à nos canards, cela ne suffit pas une fois de plus, vu que tout leur intérêt se porte encore sur l’étirement de leurs pattes.
Voyant les canards de cette histoire dans une impasse et suite à la demande de certains, le dernier rayon arrivé Yvanador (Yvan adore les histoires) reçut du Soleil un enseignement à transmettre, un travail pour que les canards se re-tournent vers leur vraie nature,
Un enseignement qui donne aux tirs du Soleil le sens de petits cailloux semés sur le chemin pour retrouver la Maison.
Mais en vérité, on peut dire qu’il s’agit d’une transformation de tout ce que les canards ont acquis puisqu’il n’y a nulle part où aller.
Les arguments du Réel, la dénonciation du faux ( la victime qui réagit – le réflexe, la réaction émotionnelle, la réponse), le souvenir, la souffrance intentionnelle, le secret, voilà l’enseignement transmis par Yvanador.
Yvan l’a donné, redonné et inlassablement il a répondu à toutes les questions sur l’enseignement.
Alors, maintenant qu’ils ont un enseignement, est-ce la fin de l’histoire ?
Pas vraiment, d’une part les canards se posent des tas de questions sur ce qu’a dit Yvanador, et d’autre part il faut maintenant le vivre.
A suivre...