Arnaud Desjardins à Mo'Adim

Publié le par lesamisdelami

 

 

Arnaud Swamiji Yvan


Arnaud fut accueilli par Yvan en ces termes :

« C’est une grande joie de vous accueillir ici, vous êtes pour nous tous le témoin de la tradition vivante ici en France ; vous accueillir lorsque nous accueillons notre maître, c’est rendre vivant ce que vous avez depuis si longtemps fait pour la France, faire se rencontrer la sagesse d’Orient et celle d’Occident. »

 

Puisqu’au cours de cette réunion nous pouvions poser des questions, Swamiji plaisantant dit à Arnaud « qu’il lui laisserait les questions difficiles et qu’il prendrait pour lui les questions les plus faciles ».  

Alors Yvan précisa que « si bien entendu, nous étions venus ici pour écouter Chandra Swami, il serait très très heureux si, à un moment ou un autre, Arnaud voulait nous faire partager l’essence même de sa vie aussi. »

Ce qu’il fit sobrement.

 

Nous avons découvert un homme rigoureux, méthodique, mûr, posé ; un témoignage vivant, précieux, une manière de transmettre différente et cependant semblable à ce que nous connaissions. Comme Yvan, il exprimait sa profonde gratitude à son maitre Swami Prajnanpa et à Swamiji aussi.

Un respect naturel s’imposait face à sa présence.

 

 

Anecdote


A Mo’Adim, celui qui se présentait entrait, pouvait écouter l’enseignement, et repartir aussi libre qu’en entrant… la porte toujours ouverte, nul besoin de décliner son identité ;

Arnaud fut surpris, il demanda alors à Yvan :

- Et si un perturbateur se présente ?

et Yvan de répondre :

- Ici, le seul perturbateur, c’est moi. 

Perturber notre sommeil, tel était son programme !

 

Un enseignement d'Arnaud : Penser et Voir.

   

 Arnaud Desjardin

La pensée c’est comme le mot "mind", ça peut avoir tellement de sens et de contenu différent ; le gourou hindou dont je me réclame, Swami Prajnanpad, avait une habileté de vocabulaire que j’ai trouvée moi, efficace, consistant à utiliser deux termes différents : pour la pensée subjective, déformée, qui tend plus ou moins à la rigueur de la réalité, il disait penser.

Et pour ce que nous appellerions une pensée juste, rigoureuse, l’intelligence, il disait voir.

A propos de quoi que ce soit, une situation extérieure ou un vécu intérieur, nous pouvons être en prise directe avec la réalité, en tentant, et peut être en réussissant, à éliminer le filtre de l’ego auquel cas nous voyons.

 

 Je dis bien, ce terme voir sera utilisé pour penser intelligemment. Il y a,

au-delà de la sagesse, si nous pouvons adhérer à la vérité ou à la réalité en donnant  le même sens à la vérité qu’à la réalité, rien que la vérité, rien que ce qui est, toute la vérité, à ce moment là, nous voyons . Si nous quittons tant soit peu la réalité, si nous extrapolons, si nous confondons ce qui est  certain avec ce qui est possible, probable mais  n’est pas certain, si notre inconscient, nos émotions se projettent nous ne voyons plus, nous pensons ; on peut penser brillamment mais être à côté de la vérité.   

Il est vrai que notre passé, nos prédispositions, notre inconscient même, certaines forces d’inertie, des habitudes émotionnelles et mentales, nous ramènent dans ce fonctionnement distordu que nous appelons penser ; et le meilleur point d’appui, c’est la réalité relative elle-même, le célèbre ici et maintenant ; adhérer au ici et maintenant tel qu’il est ( comme le pneu adhère à la route), c’est un enseignement universel, avec l’insistance sur le ici et maintenant.

Dans cette petite subtilité de vocabulaire, cette distinction entre penser à propos de ou voir ce qui est, nous admettons que même ici et maintenant, je peux utiliser ma mémoire ; ce n’est pas gamberger au sujet du passé, c’est tout simplement revoir ce qui s’est produit aussi objectivement et lucidement que possible... je peux aussi tenir compte du futur, c’est à dire prévoir mais sans qu’il y ait déformation de la réalité  par les deux fonctions du  mental et du psychisme.

 

Notre plus grand allié pour lutter contre les déformations du mental, c’est de le soumettre sans cesse et toujours plus à la réalité la plus simple, la plus banale, la plus immédiate, et donner toute la solennité et la grandeur que nous pouvons mettre dans le mot vérité, le donner à chaque détail de l’existence ; on ne peut aller à la vérité avec un V majuscule que par toutes ces petites vérités de l’instant ; même celles qui ne nous conviennent pas, même celles qui nous contredisent, et même celles qui au premier abord nous font vraiment mal.

 

Je partage avec vous une aide qui a été très réelle pour moi, c’est cette distinction entre penser et voir.

  

Extrait de la rencontre Chandra Swami, Arnaud et Yvan à Mo’adim.

 

 

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