Aimer son prochain, rendre proche ce qui est lointain...
Un enseignant est contagieux, c'est sa façon d'aimer son prochain. L'avons-nous senti ?
Mais tant que nous n'avons pas profondément reconnu cette façon d'aimer dans notre cœur...nous ne pourrons pas ressentir la vérité de cet appel à l'amour.
Peut être en grandissant, nous-mêmes, nous connaîtrons Cela...Où le prochain disparaît dans une conscience Une.
Avoir ressenti, avoir reconnu cet amour donne du sens à notre vie, mais ce n’est pas là notre vécu quotidien. Alors quelle peut être notre pratique, étant comme nous sommes aujourd’hui ?
Tant que nous n'avons pas nous-mêmes reconnu profondément que nous ne sommes pas séparés de notre prochain, que nous participons du même grandir, de la même vérité, nous sommes bien obligés de nous appuyer sur quelque chose. Alors, sur quoi s'appuyer ?
- Comment allons-nous aimer notre prochain ? Allons-nous plaquer sur notre prochain le mécanisme habituel de l'amour des choses ou des êtres ? …
Lorsque notre prochain fait exactement ce dont nous avons envie, nous ne pouvons pas nous empêcher de l’aimer et lorsqu’il nous dérange, nous ne l’aimons pas quand il nous dérange, on n'aime pas. Attirance et répulsion sont des mécanismes fondamentaux du comportement humain. C'est notre façon habituelle d'aimer !
Faire l'effort d'aimer ce prochain parce que cela nous est demandé, alors que, cela ne nous plait pas, c'est encore se mentir, cela ne sert à rien si ce n'est de nous frustrer un petit peu plus parce que nous n'y arrivons pas.
- Je n'en suis pas capable est une première constatation. Me forcer d’aimer mon voisin quand il me dérange ! Non.
- Mais qui est mon prochain ?
Mon prochain, c'est celui qui est proche de moi, celui dont je m'approche, pour mieux l'écouter, mieux l'entendre ; je m'approche du "lointain".
- Quel travail, maintenant, dois-je faire pour reconnaître celui qui est mon prochain ?
- Approche-toi, accueille, reconnait ; toujours les mêmes mots, dit l'enseignant.
Pratique la proximité, c'est une discipline et n'oublie pas qu'être proche, c'est aussi et surtout entendre le bruit de ta réaction.
La réaction protège, on va se protéger car on ne connait rien d'autre !
L'enseignant vient nous rappeler que si nous ne connaissions pas déjà notre prochain nous ne pourrions pas nous demander comment l'aimer.
Comment avons-nous le souvenir de Cela ?
Il prit un exemple, nous fit ressentir qu'avant d'être amoureux, nous avions envie d'être amoureux.
Nous avions rêvé l'amour. L'amour a rêvé d'être amoureux, c'est ainsi, ce ne peut être nous.
"Dieu a envie de se souvenir de Dieu. Faites confiance, faites confiance dans la vie. De la même façon que vous n'avez pas besoin d'être amoureux pour rêver d'être amoureux, de la même façon vous n'avez pas besoin d'avoir déjà connu le souvenir de Dieu pour vouloir vous souvenir de Dieu.
C'est l'amour qui nous pousse, qui nous donne envie d'être amoureux, Dieu en nous, nous donne envie de Dieu."
Nous serions bien en peine si nous devions fabriquer de nous-mêmes le sentiment amoureux ou le souvenir de Dieu. Ce ne peut être qu'un cadeau, c'est pas l'effort, c'est la grâce.
L'effort est là pour nous dégager de toutes les préoccupations qui empêchent cette grâce de se manifester, pour nous rendre disponibles à Cela.
Notre histoire personnelle, nos réactions, nos préoccupations sont constamment l'occasion de l'éloignement de Ce qui est.
"C'est une grâce d'être amoureux
C'est une grâce d'être amoureux du réel
Vous n'avez rien fait pour".
Rendons proche ce qui est lointain
Sentons ce que, peut être, nous n'avons jamais ressenti,
Ce qui est proche est vivant,
Ce qui est proche a besoin de nous,
Ce qui est proche nous aime, nous attend,
Veut jouer avec nous.
Rappelons-nous, souvenons-nous de ce pourquoi nous sommes là.
Pas besoin d'aller loin pour écouter la vie, elle est en nous puisque nous en sommes le fruit.
Intimité puis intériorité.
Cette vie a confiance en nous.
Nous sommes porteurs du projet de reconnaissance de la vie par elle-même.
Nous sommes le lieu de l'aventure de la conscience.
Si nous ne le sentons pas fortement, des êtres qui l'ont reconnu viennent en témoigner, viennent nous le rappeler.
Rendons proche ce qui est lointain.
Mireille avec l'aide précieuse de Françoise
* note à l'intention des nouveaux lecteurs :
(Plus de la moitié des lecteurs du blog ne sont pas des élèves d'Yvan Amar et ne l'ont pas connu quand il enseignait.)
- Les textes en caractères italiques sont toujours des paroles prononcées par Yvan.
- Mireille, à la demande d'Yvan, fait de son mieux pour restituer "la quintessence de son enseignement".
"Vous êtes responsables du travail à faire à partir de ces documents", a t-il dit à quelques-un d'entre nous.
- Je signe les articles que j'écris comme il nous l'a demandé :
" Je veux que vous assumiez pleinement la responsabilité de votre texte."
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L' exemple de Saint Martin