Rire avec Yvan
Yvan a dit : « rire est le premier acte libre que j’ai connu. »
Nous avons en tête cette phrase jaillie lors de son éveil :
« Je suis passé d’une incompréhension triste à une incompréhension joyeuse »
"Que fais-tu, quand, après avoir durant tant d’années frappé à une porte pour sortir…tu vois que tout le long de ta vie, tu étais dehors ?
- Tu ris.
Le cosmos qui rit ! »
Il est impossible d’évoquer Yvan sans dire deux mots de son rire.
De son rire contagieux. Et c’est bien de contagion qu’il s’agit.
Le rire nous reliait, la différence entre lui et nous disparaissait.
Celui qui frappe à la porte pour sortir, alors qu’il est dehors, peut se vexer, être blessé, être affecté.
Le rire d’Yvan sans concession pour la victime était profondément aimant,
il venait nous chercher à travers nos protections, nous faisait ressentir que nous sommes reliés, que la vie nous aime.
Le rire qui vient en réponse est un rire de défense, c’est celui de la victime qui se protège, qui a peur du Réel.
Il est un autre rire, le rire de Celui qui a remis en cause radicalement le bonheur, qui est dans une écoute de disciple ;
le rire vient alors titiller le rire du Réel qui est déjà en lui.
Il vient toucher l’envie fondamentale du Réel de s’exprimer, de rire.
OUI, il nous fait ressentir la Joie qui est toujours là et prendre conscience que l’on est coupé de cette Joie.
Le rire touche les mécanismes du faux.
Derrière le cocasse d’une situation, le disciple reconnait, le rire lui dit :
- Souviens-toi ! OUI ! c’est l’invitation de ce rire, c’est un appel.
Tu vis avec un mental tyrannique ? Commence par le faire rire de lui-même…
Le rire d’Yvan, extrêmement contagieux, secouait toute la salle, auditeurs, disciples, tout le monde riait. Certaines histoires ou situations se répétaient, Yvan, comme au premier jour riait, et riait encore.
Yvan rit et nous rions…le rire est contagieux !
« C’est parce que tu es ici qu’y a de la joie,
Ce n’est pas la joie qui est ici.
En perdant ton ailleurs, tu as perdu ton ici, ta joie.
Si tu ries d’abord ici, alors tu l’entendras à l’usine aussi.
Ne dépends pas de ce lieu, ne dépends pas d’un autre. »
Oscar Wilde aurait dit, je crois me rappeler, avant de mourir, considérant l’affreuse tapisserie de sa chambre :
- fallait vraiment qu’un de nous deux s’en aille ! »
Yvan rie, l’histoire n’est que prétexte.
Mireille, Jean-François et Catherine