Réagir ou convertir
Dans la vie, ou on réagit ou on convertit.
Si je réagis face à une situation (j’aime ou j’aime pas), je suis en mode « intérêt personnel », séparé.
Si je vois ce comportement automatique, si je le vois, je remets en cause ce mécanisme et je commence à sentir que se relâche en moi l’univers qui maintient la relation, l’attente de ce qui m’est dû.
Si je considère la vie et les choses comme un du, c’est à dire que si j’arrive avec la revendication du droit au bonheur, je vais constamment réagir aux situations, je ne fais que réagir ; de la même façon, je réagirai à l’enseignement parce que je ne le verrai pas comme une obligation de travail, je le verrai comme un du.
C’est toute la différence qu’il y a entre réagir et convertir ; je dois convertir, transformer ce que je reçois ; cela doit fructifier, et à ce moment-là, le faisant fructifier, ce n’est pas seulement grandir, toi, c’est faire fructifier l’ensemble. Mais pour cela, il faut que je me sente, moi, débiteur en face du vivant. La relation n’est plus une relation où l’on s’approprie quelques chose, elle est à double sens.
Le double mouvement, prendre et donner, rend vivant.
L’enseignement, au travers de l’obligation de conscience, implique un travail de conversion, d’intégration dans sa vie, pas seulement pour grandir soi, mais pour faire grandir la vie.
Convertir est possible à chaque instant.
Convertir commence avec convertir sa vie de victime en vie de disciple, faire de chaque instant une opportunité de conscience, de travail, de reconnaissance ; c’est cela la première conversion, le premier stade du grandir.
Au lieu de se plaindre, de se lamenter, se donner la possibilité d’être disciple de cela dont on était victime. Le disciple, alors a effectivement converti l’enseignement dans sa vie ; l’enseignement n’est pas la parole entendue, reconnu en lui, il est converti en action dans sa vie.
L’enseignement est vivant dans la parole de celui qui l’énonce et dans la vie de celui qui le reçoit.
Il naît chaque instant dans le cœur de chaque homme.
La conversion après avoir fait de vous, de victime un disciple, fait de vous disciple, non pas un maître mais un serviteur, et il n’y a plus de place pour le serviteur, il n’y a que l’action.
« Prenez le temps, le temps de l’obligation de conscience
Convertir l’Enseignement en actions, pour convertir la victime en disciple.
Alors vient un moment où l’on est plus là pour discuter de la pratique mais pour pratiquer, c’est la pratique seule qui révèle. »