La voie du monde et femme initiatrice
Dans la voie du monde, la femme initiatrice est là où on ne l’attend pas.
Elle n’est pas celle qui va initier au secret abstrait,
elle est celle qui initie au secret beaucoup plus grand, le secret concret.
Il faut renaître par la femme. On ne peut envisager un chemin sans passer par la femme.
Pourquoi ? Parce que la mère, c’est la matière. Les racines de Mater et matière, c’est la même chose.
La femme dans un chemin du monde est celle qui ramène l’homme à la matière. Elle va lui permettre de s’incarner dans la matière ; et c’est elle qui va lui faire comprendre la nécessité de l’économie du « gérer la matière ».
Un homme est toujours ramené par sa femme à la gestion correcte de la matière, liée pas simplement au fait de la maternité mais au fait que la mère se manifeste dans la matière, la praktiti, comme on l’appelle en Inde, la substance.
La femme matérialise la spiritualité, elle permet la matérialisation de la spiritualité.
La femme est l’obligation de la conscience incarnée dans la matière.
Dans cette voie, le rapport à la femme est le lieu secret par excellence puisque c’est ce qui va permettre de quitter une pseudo-spiritualité d’abstraction pour rentrer dans une spiritualité matérialisée.
Seule la femme permet cela et c’est en ce sens qu’elle est vraiment initiatrice. Elle fait passer du monde profane au monde sacré en restituant à la matière son sens sacré, en permettant à l’homme de l’incarner dans un ordre au sein de la matière. La femme permet de passer d’une organisation autour de l’intérêt personnel à une organisation autour de l’intention. Ce qui est la différence, là encore, entre le profane et le sacré, puisque ce qui perturbe en général les gens, c’est que l’enseignement d’abord met en cause non pas l’organisation selon laquelle ils vivaient mais ce autour de quoi s’organisait cette organisation.
On doit rentrer dans un monde où il n’y a plus d’organisation à un monde sacré où, à ce moment – là, c’est l’Intention qui organise.
L’ordre est une organisation autour de l’Intention.
Dans un discours vedantin par exemple, qui reste abstrait, c’est une forme de profanation parce que justement, il y a une vision essentielle mais il n’y a pas la vision sacrée. Le monde n’est pas anobli par cette vision. Le propre de la dimension féminine c’est de restituer au monde sa dignité, en articulant autour d’un principe – l’intelligence de L’Intention, et plus le comportement égoïste de l’intérêt personnel.
Il peut y avoir une grande différence entre quelqu’un qui pouvait avoir le sens de l’essentiel et quelqu’un qui avait le sens du sacré, c’est très différent. Quelqu’un qui avait le sens de l’être, de la nécessité de réaliser l’être, mais qui n’avait pas le sens de la dette vis à vis du monde, qui n’avait pas du tout le sens du sacré au sein du monde et non plus le sens de l’autre comme véhicule de cette possibilité, de cette rencontre, et non plus le sens de la femme.
IL y a là toute une réhabilitation des énergies du monde en ressacralisant le monde, et la femme, là, est l’initiatrice par excellence.
Extraits d’un enregistrement non diffusé 01 12 92
Une plaisanterie comme Yvan les aimait, et qu’il nous a énoncée :
Si Dieu avait trouvé la femme bonne, il en aurait une.
Si Dieu avait trouvé la femme excellente, il en aurait deux.
Dieu est une femme.