Satsang
Fréquenter les êtres de vie pour être vivifié,
Pour avoir envie de la vie, pour goûter la vie.
L’être de vie nous donne faim de la vie, il nous donne envie de la Vie.
Maintenant, si l’enseignement n’était que cela, alors ce serait faire des êtres dépendants. Lorsqu’un instructeur fait des élèves, des disciples, il ne fait pas des disciples en fait, il est en train de faire des éveillés : un être vivant fait des êtres vivants.
Si, dans un premier temps, on vient pour être vivifié, pour ressentir la vie, parce que le chemin du cœur s’ouvre, on vient aussi, et c’est là que commence l’engagement personnel, pour ne plus venir.
Quand on parle de tuer l’instructeur, on parle de tuer cette dépendance qu’il y a en nous, parce que si c’est simplement tuer l’objet de notre dépendance, on recréera un autre objet dont nous dépendrons – alors que ce dont nous avons tous le plus envie, c’est d’être indépendant, d’être Un.
Et la seule façon de l’être, c’est qu’au contact de cette vie, grandisse en nous le besoin de s’engager dans un processus de maturation, de croissance, où effectivement on peut être UN, on peut être soi, on peut être libre.
Sinon on cultive la dépendance à un instructeur, on ne fait que dépendre de ce contact pour avoir un sentiment de vie – et on finit par haïr d’une façon aimante : « Comme je vous haïme ! »
Et cela arrive assez fréquemment.
K7 86
Fréquenter les êtres de vie, en disciple
En fréquentant certains êtres, tu vas grandir ta soif, tu vas grandir cette nostalgie du Bien-Aimé, tu vas grandir cette nostalgie que Dieu a de Lui-même en toi.
Cela, c’est important. Mais au fur et à mesure que cette nostalgie grandit en toi, que ce ne soit pas simplement :
- une voie de victime – « j’en ai assez de ce monde où ça me fait mal, où je souffre, où je suis malheureux »
- mais le chemin du disciple. On dit chez les Soufis : « Celui qui est déterminé, son chemin est à la fois une soif qui grandit et une coopération de plus en plus déterminée ».
Et cette coopération de plus en plus déterminée, ce n’est pas une coopération qui décide que cela se fasse en très peu de temps et qu’on en finisse, qu’on écarte ce qui n’est vraiment pas nécessaire, qu’on imagine un tracé qui serait le bon et dont on ne s’écarterait pas et à côté duquel il y aurait des voies de garage.
Le chemin n’existe pas.
Le Soufi est le fils de l’instant.
Le chemin n’est pas un chemin que l’on suit et qui pourrait être grand ou petit et qui ferait tourner à droite ou à gauche.
Si l’on fait de chaque circonstance une occasion de conscience, une occasion d’être près de soi, et don d’être prêt de l’UN, alors, c’est un chemin de disciple.
K7 178