La ferveur discrète
Le moi disparait et le monde entier sourit.
Lorsque l’ivresse et la sobriété se réunissent, là est la ferveur discrète.
Elle naît avec la vision d’égalité
Elle est paix et joie en même temps.
Elle est la paix de Cela qui ne cherche plus les certitudes,
alors que nous cherchons la paix et les certitudes.
Elle est joie de Cela qui ne court plus après aucun objet,
alors que nous cherchons la joie dans les objets
Elle est cette rencontre entre la paix sans certitude et la joie sans objets.
Elle est infiniment contagieuse
Elle ne s’apprend pas.
Elle est discrète parce qu’elle est cachée depuis l’origine de la meilleure façon qui soit,
Elle est cachée depuis l’origine partout à la fois.
Elle est la ferveur discrète de la reconnaissance de Sa Présence en toutes choses.
Quand elle se reconnaît partout et dans chaque instant, en chaque situation,
alors elle est ferveur discrète.
C’était la seule façon de la cacher dès l’origine : c’était de la déployer partout.
Tant que nous cherchons une chose, un endroit,
alors nous ne pouvons pas voir, nous ne pouvons pas reconnaître.
Alors, nous avons des extases, des expériences, des connaissances...
Lorsqu’est venu le regard d’égalité, Cela se reconnait en tout ce qui est :
Dans l’enfant qui pleure,
Dans le fleur qui s’épanouit,
Dans les feuilles qui tombent de l’arbre,
Dans le nuage qui passe, dans le désespoir des abandonnées,
Dans les famines, les guerres,
Dans les catastrophes et dans les fêtes.
Vous la reconnaissez à ce que vous ne la reconnaissez pas.
C’est une connaissance qui n’encombre pas.
On encombre son esprit et ses poches de cela qui n’existe qu’à un endroit et qui serait rare ; mais Cela qui est partout, pourquoi le mettre dans ses poches ?
Cette ferveur discrète, Elle appelle, Elle appelle ...
et il nous appartient d’entendre cet appel de là où nous sommes et de partout,
et d’y répondre.
Nous sommes la réponse infinie de l’appel infini.
c’est pourquoi, chaque instant passé ne retire rien à ce que nous sommes
et chaque instant à venir n’ajoutera rien à ce que nous sommes.
Le miracle constant de cet appel c’est que même de ne pas l’entendre,
c’est encore une façon de l’entendre, de ne pas y répondre,
c’est aussi et encore une façon de répondre.
Là est notre repos et là est notre joie.
Le chant de l’appel, c‘est viens et notre réponse c’est oui, oui, oui.
Yvan (K7 396, retranscrite par Mireille)
Photo de Cordula