La mort constante

Publié le par lesamisdelami

La mort constante
 
 
Dans l'Enseignement il n'y a rien avant la naissance,
il n'y a rien après la mort, de l'ordre de nos espérances personnelles.
Celui qui devient disciple de la mort peut être serviteur de la Vie.
 
Dans le contexte que propose un enseignement de la voie du monde,
l'impermanence n'est plus envisagée comme le moyen d'aller vers la renonciation
mais au contraire comme la loi de la réalisation même :
la loi de la vie c'est le changement - tout change tout le temps.
La dynamique même de ce changement c'est la mort constante.
 
Constamment, au mouvant nous opposons le fixe.
Nous avons peur de cette mouvance où rien justement ne peut offrir de prise, `
où rien n'est un repère pour notre propre existence.
Nous opposons, pour nous sécuriser face à cette mort constante, des repères fixes,
soit des objectifs fixes que nous essayons d'atteindre,
soit des références fixes auxquelles nous nous identifions.
 
Lorsque le regard se déplace vers le changement même, il s'installe une aisance différente par rapport aux différents états qui peuvent apparaître ou disparaître.
Mais avant cela, il faut que la mouvance nous ait séduit, nous ait invité à la fréquenter.
Tant que nous n'avons pas senti cette mouvance,
nous ne pouvons pas nous laisser couler dedans. 
Nous sommes trop dépendants des structures fixes pour aller dans la mouvance.
 
En un premier temps, essayez de bien sentir ce à quoi correspond en soi ce déplacement d'accent vers le mouvant, le changement.
 
La mort pour le sage n'est pas l'échéance finale.
La mort, c'est la loi de la Vie.
Celui qui n'est pas en intimité avec cette loi constante, est encore dans la peur de la mort.
Tout en vivant dans la dépendance d'un évènement fixe,
il peut dire ne pas prêter attention à cette échéance finale mais en fait il n'a pas peur de la mort parce qu'il lui associe simplement un moment ponctuel de la vie qui serait l'arrêt clinique - et là encore, la mort c'est un fixe.
 
Cette mouvance est le lieu du Réel, là est votre propre pressentiment du Réel.
C'est un cadeau merveilleux de sentir cette parenté avec le divin ; s'il n'y a pas ce cadeau, il n'y a pas de confiance dans le cœur.
 
Jamais aucun effort ne peut donner cette confiance.
C'est seulement cette confiance-la qui nous fait lâcher les repères du fixe.
Alors on ne peut pas faire autrement que de lâcher quand on l'a en soi.
C'est dans ce lâcher que d'un seul coup tout le processus antérieur s'annule.
 
La mort est le secret de la fête.
On redoute la mort quand on n'est pas dans le secret de cette fête.
 
La peur et la joie sont un. Laissez la peur conduire la danse.
Nous avons peur de l'inconnu - mais quand on est l'inconnu, de quoi peut-on avoir peur ?
 
Il est la peur, comme Il est l'amour, comme Il est la joie.
 
 
 
Propos d'Yvan assemblés par le groupeblog.
 
 
 
 
 
 
 

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