Le risque d'aimer son prochain
L'enseignement appelle une qualité d'écoute et l'on ne peut vraiment prendre le risque du monde, le risque de la relation et vivre la friction que si cette qualité d'écoute est déjà présente. C'est aller à la rencontre du Bien-Aimé.
Ce travail est d'autant plus nécessaire que non seulement il permet de prendre ce risque, mais il permet d'absorber ce risque une fois qu'il est pris, c'est à dire la conscience qui en découle, cela s'intègre dans les cellules véritablement. Cette structure peut absorber toutes les conséquences et grandir au travers de ça.
Si tu prends un risque, et que tu n'aies pas la structure pour le prendre,
tu ne l'absorbes pas, tu ne grandis pas et quelquefois tu disjonctes.
Tu peux prendre certaines substances, tu peux recevoir un " kick" de l'extérieur ...
mais ce risque-là tu ne pourras pas l'absorber, tu en tireras une leçon mais tu ne l'intègreras pas dans tes cellules véritablement,
car tu n'as pas fait le travail qu'il faut pour intégrer l'expérience quand elle est là, donc tu prends un risque en " kamikase"...
Avoir cette qualité de conscience qui peut prendre le risque, avoir cette qualité, cette structure qui peut absorber toutes les conséquences et grandir au travers de ça.
Tu vas en aventurier, en quête de l'Un qui se cache dans l'autre, tu prends le risque de l'autre pour que l'UN te sourit. Tu vas jouer avec L'Un à cache-cache avec L'Un.
Tu peux faire grandir ça au travers de la dénonciation du faux et du Souvenir,
la disposition du OUI, d'être le oui du monde et non pas de pratiquer l'acceptation
mais d'aller avec le oui du monde, plus tu vas grandir dans cette conscience-là,
plus tu vas avoir envie de prendre le risque, le risque d'aimer ton prochain.
L'amour rend aimant, aimer c'est rentrer dans le processus d'une intelligence circulaire.
" L'amour ne fait pas des êtres aimés, il rend aimant, il amourifie : c'est un processus circulaire annoncé par la béatitude " Bienheureux les miséricordieux, il leur sera fait miséricorde. Aimer , c'est entrer dans le processus d'une intelligence circulaire qui n'a plus rien à voir avec la pensée linéaire. Quand on entre dans l'intelligence de cet ensemble, qui est plus que la somme des parties, cela modifie radicalement la relation de la partie au tout, et non moins radicalement celle de la partie à une autre partie. C'est l'intelligence du tout qui anime alors la relation de la partie à la partie, ce que l'on retrouve dans cette autre parole du Christ : " Quand vous serez réunis en mon nom, je serai au milieu de vous. Non pas dans chacun d'entre vous mais au milieu, dans la relation entre vous tous. Quand l'intelligence de l'ensemble sera ce qui vous anime, je serai alors la relation de chacun d'entre vous à son prochain. Là est la relation de miséricorde, de compassion et d'authentique pardon.
Extrait des béatitudes page 113 cinquième béatitude
Lire de tels textes ne remplacera jamais de vivre ce dont il est question ici.
Depuis le début de sadhana camp, je n'ai jamais espéré autre chose de nous que de vivre cette relation d'amour ; nous retrouver pour une telle pratique est une occasion, une opportunité à saisir, une possiblité de jouer le jeu, de prendre le risque là où nous sommes attendus, de ressentir notre appartenance commune, certains parleront de non-dualité ...
Cette dynamique d'amour où nous grandissons ensemble dans notre quotidien est loi du monde, nous sommes responsables de chacun de nos actes.
Expérimentons le "nous".
Le travail proposé fait grandir en nous l'intelligence de l'amour.
Mireille
Le monde dans lequel nous vivons est un ashram extraordinaire
Il faut que notre pratique soit claire, dans la voie du monde, notre pratique relève de la voie du monde.
Ce qui n'empêche pas, éventuellement de prendre des moments de recul, de solitude pour approfondir certains aspects de nos pratiques ; mais pas des moments de recul pour pratiquer des démarches liées à la transcendance, c'est à dire à la renonciation au monde, non.
On crée un conflit, on alimente un conflit à l'intérieur de soi.
Dans la voie du monde, l'environnement, c'est le monde. Il n'y a pas de circonstances favorables, il n'y a que des circonstances de travail, il n'y a pas d'ashram.
Il n'y a que le lieu de la non-négligence ; nous sommes ou négligents ou attentifs ; si nous sommes attentifs, c'est l'ashram, l'effort spirituel.
Si nous ne sommes pas attentifs, être dans n'importe quel ashram, dans n'importe quel monastère, dans n'importe quelle montagne, cela ne changera rien.
Dans la voie du monde, on ne doit surtout pas être dépendant du lieu où l'on se trouve.
C'est un ashram tellement extraordinaire ce monde dans lequel on est...
Du jour où tu en fais vraiment une école, un lieu de conscience, jusqu'au jour où c'est le jardin du Divin.
K7 227.