Le doute, courrier reçu.

Publié le par lesamisdelami

Le doute, courrier reçu.

Cela a réveillé en moi l'envie de transformer un peu du doute à la compassion,

de la compassion à la liberté, de la liberté au doute.

Le doute est de la matière comme l'argile pour le potier, un devenir suivant la manière dont le potier le travaille et le cuit,

un amas de terre collante pour celui-là tellement sérieux qu'il ne voit que le souci qu'il y a de toucher cette matière gluante,

un jeu pour l'enfant qui rit en se rendant compte que ceci peut devenir cela et vice versa

                                                                                       Hervé

 

 

Om
 
S’il y a quelque chose que je n’aime pas, c’est bien ce doute,
cette incertitude qui remet tout en cause, me rend va-cillante,
fragile et désemparée, là où j’aimerais tant être forte, sûre et tranquille…
Il est le compagnon du quotidien…
Etant là, il devient lieu d’apprivoisement, de rencontre, d’observation.
Voilà quelques observations, prises sur le vif de la vie qui tourne…
 
Apprendre à vivre dans le vertigineux, sans rampe de secours,
cheminer sur 2 chemins à la fois, voire plus, sans savoir « que choisir »,
laisser s’écarteler à l’intérieur, devenir de plus en plus consciente de
la division, des clans intérieurs, laisser aller jusqu’à l’extrême,
voire l’insupportable, là où ça ne va jamais d’habitude…
Voir, témoin et au cœur en même temps, là aussi double….
 
Ça se pose sérieusement la question de ne plus aller à des méditations
régulières , comme une lassitude, un sentiment de perdre mon temps,
de ne pas être à la bonne place… ça voit ce questionnement,
et l’accueille sans trancher, sans savoir, sans réponse…
juste vivre dans le corps, dans l’émotion, cet espace précieux
d’incertitude, si  souvent évité …. il faut « trancher »…
il faut ?, vraiment ? et si cet espace qui s’ouvre était lui-même porteur
du trésor unifiant, réconciliant…
et si je le laisse agir, témoin de ce qui se présente, dans son écartèlement ?
 
L’inconciliable en moi a enfin l’espace de rencontre d’où peut jaillir
le neuf, l’imprévisible…
Il y a la conscience que cette petite personne n’est pas à même de décider,
qu’elle marche à l’aveuglette, qu’il lui faut apprendre à sentir le sol sous
les pieds, s’ouvrir à l’attention de l’instant présent qui se dévoile…
dans l’instant justement. La dualité de mon cœur, (de ma tête ?),
le mal-être dans le corps sont la danse de l’instant…
et surtout cette peur de ne pas savoir… comment je vais savoir ?
je la danse, cette peur, ne sachant rien.
 
Là, justement, dans ce grand bordel, la direction se donne, elle-même,
comme un service plus grand, plus vaste.
Un coup de fil tout à fait inattendu, une demande entendue au plus
profond du cœur, invite à se donner davantage, à s’atteler en un
travail commun, entrer davantage, au profond du profond,
se donner sans compter.
Ne pas rester en équilibre instable sur la margelle du puits.
Ne plus dormir la nuit de l’écartèlement de ma tiédeur…
 
Le doute de la tête  a souvent en moi besoin de descendre,
me demande d’aller plus profondément le visiter, rencontrer la peur
cachée qui souvent lui tient la main. Il est comme le signal d’explorer
l’intérieur davantage, aller vivre extérieurement les situations de
tiraillement, d’écartèlement, au lieu de les fuir, au lieu de couper,
trancher, décider, « s’en sortir »…Descendre dans l’intensité de
chaque instant, comme un puits sans fond, et là la Grâce.
Je danse la joie du doute, joie de la certitude, la même…
Danse la Joie…Dans l’instant  tout s’évapore .
 
                                                                                                          Marie S.

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